Angst (Anxiety) could be defined as an indeterminite fear. Sören Kierkegaard in the book The Concept of Anxiety describes it as both a fear of existence and a « vertigo of freedom». Thus, a man who is standing at the top of a rock feels both a fear of falling down as well as a desire to jump down. These two contradictory desires which manifest themselves at the same time are at the origin of both a desire to withdraw from the world and a desire to act, to go toward the world.

The idea of angst finds its place already in Romanticism – for example in works of Goya and Fuseli it is represented as madness and cruelty. It will reach its climax in Expressionism and Existentialism, in Russian literature of the absurd, in the philosophy of Heidegger and in those he influenced (Blanchot, for example). Falling between these extremes of thought, the art, literature and music of the end of the 19th century reinvented the romantic motifs of dread and anxiety and reimagined the notions of the occasions of illuminations and darkness. Symbolist angst, which has not yet been carefully studied, similarly demands reflection about the romantic heritage at the threshold of Modernity, which in its turn is based on the deficiencies of being.

We find representations of existential angst in a variety of forms in Odilon Redons' works, in Bourdelle's drawings, and in the paintings of Gustave Moreau, Dante Gabriel Rossetti, and Mikhail Vrubel'. In literature, we encounter that angst in the works of Stéphane Mallarmé, J.K. Huysmans, Fedor Sologub, Oscar Wilde, Alexandre Blok, and Andrei Bely. In philosophy Leo Shestov explores the relation of the deracination and existential anxiety.

The goal of this conference is to bring to light and examine the creative dimension in art, literature, thought and music of existential unease in the Symbolist movement of the second half of the 19th and of the early 20th centuries and the ways in which it gave birth to new linguistic expressions and a new symbolic language.

L’expérience de l’angoisse dans les symbolismes européens
           
L'angoisse peut être définie comme une peur indéterminée liée à l'être en tant que tel. Sören Kierkegaard, dans Le concept de l'angoisse, la décrit d'un côté comme la peur de l'existence, de l'autre comme « le vertige de la liberté ». Ainsi, un homme se trouvant au sommet d’un rocher, éprouve la crainte de tomber en même temps que le désir de sauter dans l'abîme : disposition contradictoire où s’originent, tout à la fois, le replis sur soi et la volonté d’agir.

Si la conscience angoissée a déjà sa place dans le romantisme – évoquée par exemple au travers des représentations de la folie et de la cruauté chez Goya et Füssli – elle culminera dans les expressionnismes et l’existentialisme, dans la littérature absurdiste russe, dans la philosophie de Heidegger et les différentes facettes de sa postérité (dont Blanchot). Entre ces deux pôles, l'art, la littérature et la musique fin-de-siècle procèdent à la réinvention des motifs romantiques de la négativité, à la redistribution des zones d’ombre et de lumière. L’angoisse symboliste, qui n’a pas encore fait l’objet d’une étude spécifique, est à même de susciter une réflexion sur l’héritage romantique au tournant d’une modernité amenée à composer avec des carences d’être.

On trouve des représentations de l'angoisse existentielle sous des formes très variées dans les œuvres d'Odilon Redon, les dessins de Bourdelle, les peintures de Gustave Moreau, Mikhaïl Vroubel, Dante Gabriel Rossetti et d’autres. En littérature, chez Stéphane Mallarmé, J K Huysmans, Fiodor Sologoub, Oscar Wilde, Alexandre Blok, Andreï Biély. En philosophie, Léon Chestov explore la question du déracinement.

Le but de ce colloque est de saisir la dimension créatrice du mal-être existentiel, lieu d’émergence de langages nouveaux, dans les symbolismes comme dans les processus artistiques et littéraires en amont et en aval de ce mouvement (deuxième moitié du XIXe – début XXe).

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